Personne ne se souvient de sa naissance. Ou du moins les gens normaux qui ne se disent pas qu'ils ont une mémoire tellement grande qu'ils se souviennent de tout. Pour les autres, c'est grâce aux souvenirs de leurs parents qu'ils savent comment ça c'est passé presque exactement ou avec la vidéo que le père a fait quand sa femme était en train de souffrir. Enfin, la plupart de ces cassettes restent au fond d'un tiroir que les enfants n'ont pas le droit d'ouvrir, ou la mère passe sur le détail de sa souffrance qu'elle a eu pendant je ne sais combien de longues heures interminables. Moi, Mila Léonie Visconti, je ne saurais jamais ce qui c'est passé en ce 24 août 1988, le jour où le monde accueillit un nouvel être. Non que ma mère ou mon père est mort ce jour-là, puisque je n'aurais pas eu la chance d'accueillir ma petite soeur deux ans plus tard. Non, j'ai même vécut jusqu'à mes 18 ans avec eux, avant que je n'emménage dans mon propre appartement. Mais c'est juste parce que je n'ai jamais eu la curiosité de demander comment ça c'était passé le jour de ma naissance et puis maintenant mes parents sont à l'étranger. "Pour voir d'autres horizons" avaient-ils dit. Oui, enfin pourquoi ils m'ont obligé de déménager pour pouvoir prendre ma soeur avec moi ? Question dont je n'aurais sans doute jamais la réponse. Bref, passons à l'histoire de ma "passionnante" vie.
Je vous préviens tout de suite, je n'ai pas de vie aussi palpitante que celle des stars ou de Paris Hilton qui font la une des magazines toutes les semaines. Non on peut dire que ma vie se résume le plus souvent à "métro boulot dodo". Je n'étais pas du genre à m'attirer les ennuis tous les jours etc. Non, je serais plutôt du genre discrète mais sociable et délirante. C'est sans doute pour cela que depuis toute petite j'ai beaucoup d'amis à qui je peut faire confiance. A l'école, j'avais toujours un niveau raisonnable, ni trop haut ni trop bas. Les professeurs m'appréciaient pour ma participation active et pour mon sérieux. Bref, je n'est pas eu d'enfance très mouvementée, mais comme tout les enfants rêveraient d'avoir. Enfin, la seule chose que je pourrais reprocher, c'est le comportement de mes parents. En effet, ils étaient très souvent absents pour "profiter de la vie" puisqu'ils m'avaient eu à 20 et 23 ans donc pour les sorties entre amis c'était pas vraiment la joie. Alors quand j'ai eu un âge assez avancé pour m'occuper de ma soeur, ils étaient rarement à la maison. C'est-à-dire vers 6 ou 7 ans. Vous voyez le tableau. Bon, ça m'a permis de devenir plus autonome que les gosses de mon âge, mais tout de même ! Je leur reproche cela encore aujourd'hui, car ma soeur n'a pas eu la possibilité de bien connaitre ceux qui l'avait mis au monde. Mais à présent ça n'a pas l'air de lui poser tellement de problème.
« Coucou soeurette ! J'te présente mon nouveau petit ami ! » Je me souviens parfaitement de ce jour-là, en même temps c'était il n'y a pas très longtemps. J'avais froncé les sourcils, septique face à ce jeune homme que je connaissais de vu, mais qui avait une sale réputation dans toutes les écoles que nous avons fréquentés ensemble sans le savoir. Ben oui. Lui, le beau gosse adulé par toute les filles, riche, briseur de coeur à ses heures perdues et populaire. Moi fan des comédies romantiques américaine, bien dans mon p'tit monde accompagnée des amis qui tiennent sur les doigts d'une main, et célibataire depuis mon plus jeune âge. Tout pour qu'on ne se rencontre jamais, que nous nous fréquentions jamais en tant qu'ami. Et bien le destin en a manifestement décidé autrement. Il a mis sur notre route ma petite soeur. Qui le voulait depuis pfiou... longtemps. Oui, être sa petite amie devait être le rêve de toutes les filles qui le croisaient, sauf moi. Ce qui prouve que je suis étrange. Enfin, façon de parler bien sûr. Lui aussi me regarda. Sans doute que ma tête devait lui dire quelque chose. Mais il ne m'avait jamais vu dans une fête, ni en boite de nuit, bref nul part. Il en déduit donc que je devais une no life, enfin SA définition d'une no life ça s'arrête à ne pas lui parler ou se mettre à genoux devant lui. Oui, comme vous pouvez le constater, je le déteste depuis ce jour. Je me souviens que j'avais prit la main de ma soeur et l'avait entrainé dans ma chambre, laissant son cher et tendre seul comme un con dans le salon. Bien fait pour toi.
« Mais qu'est-ce que tu fabriques ? Tu ne vois pas qu'il se moque clairement de toi ?! Il doit se dire "ah ! je me suis faite la seule fille que je n'ai pas encore attrapé dans mes filets, un vrai Don Juan te dis-je" ! » « Qu'est-ce que t'en sais, tu le connais même pas ! » « Je sais assez de choses sur lui pour te demander de ne plus le revoir ! Je ne veux que ton bonheur... » « Arrêtes de tenir ce discours, t'es pas ma mère ! Et puis qui te dis qu'il ne changera pas en sortant avec moi ?! » « Parce qu'un mec comme lui ne change pas comme ça ! C'est un gosse de riche qui a eut tout ce qu'il voulait, et il n'hésitera pas à te jeter comme une vieille chaussette quand il en aura marre de toi ! » « Donc tu sous-entend qu'un homme ne s'intéresse à moi que pour sa popularité ?! » « Je n'ai jamais dit ça ! » « Mais tu l'as très clairement sous-entendu. » Je tourna la tête vivement, pour découvrir la tête de ce mec que je ne pouvais supporter dans l'entrebâillement de la porte de ma chambre. Avec un sourire amusé. Il me dévisageait. Pour m'énerver. Et le pire. C'est que ça marchait parfaitement. Et ma soeur qui rigolait de me voir péter les plombs.
« Je t'es rien demandé à toi ! » Il avait en plus le culot d'entrer dans ma chambre !
« Je ne vois pas comment une geek comme toi peut me faire une leçon de morale sur mon comportement. De plus, comme l'a dit ta soeur, tu ne me connais pas, donc je ne vois pas comment tu peut tenir un tel discours à mon sujet. Tu es pathétique et aveuglée par les rumeurs qui court sur mon sujet. » Son visage avait complètement changé. Fini l'amusement. Il était tout ce qu'il y a de plus sérieux. C'est vrai que ce qu'il disait tenait la route. Mais pour le bien de ma soeur, je me devais de faire face. Mais avant que je puisse dire quoi que se soit, il reprit.
« Tu n'es qu'une pauvre fille qui se croit être plus forte que les autres juste parce que ses parents n'étaient pas capable de s'occuper de leur famille. Tu te crois la petite chef de famille puisque tu as "élevé" ta soeur comme tu pensais bien faire. Mais regarde. Tu sais toi ce qu'elle fait en classe ? Ce qu'elle fait le soir ? Ses réels sentiments à mon égard ? » C'est qu'il savait parler pour un gosse de riche. Mais pour qui se prenait-il pour pouvoir dire qu'il connait ma soeur mieux que moi ?! Il s'approcha de ma soeur et l'embrassa du bout des lèvres, juste devant moi pour me narguer. Non que j'étais jalouse, mais énervée, nuance.
« Moi je dis, tu es tout simplement jalouse parce que ta soeur a une vie sociale plus développé que la tienne. Avec ton talk show à la noix sur le net. » Il connaissait l'existence de mon site ?! Et son sourire reprit. Et les sourcils froncés, je coupa court à ses longs discours.
« Moi jalouse ? Je préférerai embrasser un crapaud plein de bave dégoulinante ou un rat mort plutôt que toi ! Crétin ! » Et ça les amusait. Folle de rage, je les poussa hors de ma chambre, et mit mon oreiller sur les oreilles pour m'empêcher d'entendre leur rire à travers la porte. Comme une gamine. Ce n'est que quelques heures plus tard que je sortis, découvrant avec fureur le jeune homme allongé sur MON canapé avec MA soeur à ses côtés en train de regarder un film d'action. Tout ce que je détestais était réunis dans une seule pièce. Mis à part ma soeur bien sûr. Et quand il m'entendit arriver, il me salua d'un
« Salut, la future présentatrice fauchée ! » avec un air dédaigneux et les yeux toujours posés sur l'écran de télévision.
« Tu me dira sur quel chaine tu passera, pour éviter que je la mette. » Je ne prit même pas la peine de répondre que je pris ma veste et sortit en claquant ma porte. Ca c'était la vengeance de ma soeur, sans aucun doute.
tally l'italienne dit: mais qu'il m'énerve !
edward ? rien comparé à moi ! dit: qui ?
tally l'italienne dit: mais le copain de ma soeur ! Je peut vraiment pas le supporter. Ca fait 6 mois maintenant et je le déteste de jour en jour !
edward ? rien comparé à moi ! dit: qu'est-ce qu'il a encore fait ce débile ? Tu veux que je vienne lui régler une bonne fois pour toute ?
tally l'italienne dit: non t'en fais pas, je finirais bien par me procurer une arme et le tuer si il continu son manège.
edward ? rien comparé à moi ! dit: mdr ! Je pourrai lui donner le coup de grâce ?
tally l'italienne dit: oh que non ! Je veux être celle qui lui enlèvera la vie à ce crétin, toi tu donnera quelques coups si tu veux mais c'est moi qui le termine ! x)
edward ? rien comparé à moi ! dit: très bien chef.
tally l'italienne dit: heureusement que t'es là sinon j'aurais pété les plombs depuis un moment
edward ? rien comparé à moi ! dit: mais petit lotus, faut pas s'énerver face à un singe ! La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe, j'te l'ai déjà dit bon sang !
tally l'italienne dit: mdrrrr ! Je suis quoi moi ? La crapaud nop' ? x)
edward ? rien comparé à moi ! dit: mais n'importe quoi toi ! Tu sais très bien que t'es la colombe !
tally l'italienne dit: oooooh, je suis émue par tant d'amour :')
edward ? rien comparé à moi ! dit: et t'as encore rien vu ma belle
tally l'italienne dit: aww moi aussi je t'aime
Mon coeur s'emballa une nouvelle fois. Je ne savais qui c'était, je ne savais pas à quoi il ressemblait, mais en tout cas il était tout pour moi. D'accord, c'est dangereux de parler avec un homme comme ça, qu'on ne connait pas sur le net. Il pourrait très bien être un vil personnage qui n'attend qu'une seule chose: que je lui donne rendez-vous et me kidnapper et me violer, mais je ne savais pas pourquoi mais avec lui j'avais confiance. Et puis, il était tellement gentil. Il était ma bulle d'oxygène à qui je pouvais tout dire. Sauf mon identité. non que je n'avais pas confiance en lui, mais c'était plus amusant. Mis à part la tâche sur le tableau...
edward ? rien comparé à moi ! dit: arrff ! Ma copine veut qu'on sorte ce soir, on se parlera donc pas :'(
tally l'italienne dit: mais j'vais faire quoi sans mon sexy boy moi ? ><
edward ? rien comparé à moi ! dit: je reviendrai le plus vite possible, promis ! Aller, bisous ma tally a moi
tally l'italienne dit: okii, bisous
Je vis avec tristesse son image perso devenir transparente, témoignant de sa déconnexion de msn. Je soupirai. Je ne connaissais pas sa petite amie, mais je la détestais de l'avoir obligé de quitter son ordinateur. C'était aussi un peu pour ça que je voulais pas le rencontrer dans la vie réelle. Parce qu'il viendrait sans doute sa petite amie et ils dévoileraient leur amour devant moi. Moi, Mila pseudonyme tally, je ne suis qu'une amie pour lui. Juste une amie. Soudain, j'entendis un faible coup à ma porte et je vis la chevelure doré de ma soeur entrer dans ma chambre. Quand elle me vit avec ma tête d'enterrement, elle vint s'installer à mes côtés et mit un bras réconfortant sur mes épaules.
« C'est encore ton chéri d'internet qui fait des siennes ? » J'acquiesçais faiblement, plus du tout d'humeur à dire des bêtises comme à mon habitude.
« Mais pourquoi tu ne veux pas le voir en vrai ? Si ça se trouve, il tombera fou amoureux de toi ! » « Tu parles. Il a déjà une petite amie. Il ne voudra pas de moi dans sa vie en plus fort qu'ami. » « Ben moi j'en suis pas si sûr. » Je la regarda, et elle me souriait. Elle était l'optimisme même. Prête à tout pour me rendre heureuse. Comme moi de mon côté. Elle me bouscula gentiment avant de se relever et de se diriger à nouveau vers ma porte.
« Au fait... tout ça pour dire que mon petit ami vient manger à la maison ce soir ! » Je me levais d'un bond.
« Hors de question ! » « Trop tard, il est déjà en route ! » Je lui lançais un regard noir, avant qu'elle rigole un peu et dise
« Ecoutes Mila. Je vous aime tout les deux, je ne veux pas choisir. Alors je veux vous voir réunis de temps en temps, même si ça amène ta mauvaise humeur et la sienne. » Elle avait vraiment le mot gentil pour faire taire ma colère. Du moins pour l'instant. Quelques minutes plus tard, on sonna à la porte et je me préparais psychologiquement à cette soirée.
« Tu peut aller ouvrir Mila s'il te plait ? Je prépare le dessert ! » Je la regardais avec insistance, et elle aussi. Elle tenait pas à lâcher l'affaire. Je fini par soupirer et aller vers la porte, priant pour que ça ne soit pas lui. Mais bien sûr, ma énième prière ne se réalisa pas. C'est bien le diable en personne qui se tenait sur le pas de la porte. Je devais réunir mes forces pour ne pas lui fermer la porte au nez - et là il la sentirait cette fois. Je m'écarta, daignant de ne pas lui montrer un soupçon d'attention, et il fit de même. Ce diner allait encore être mouvementé.
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